Note: Je ne suis pas sûr que “erse” soit le terme exact : Corrigez-moi dans les commentaires ou par mail pour désigner le bout métallique avec un oeil à chaque extrémité et une poulie en son milieu, qui sert à hisser la drisse sur un gréement aurique.
Je pense que ce travail a du être fait la dernière fois en 1996, donc après 17 ans, on peut comprendre que le bitord soit tout usé, sec et cassant (rien qu’au démontage, il s’est cassé de nombreuses fois).
Armé des outils adéquats ( couteau et minaouet), d’une bobine de bitord, et du manuel de “Matelotage et Voilerie à l’usage des plaisanciers” de Georges DEVILLERS (éditions le Chasse Marée – Armen), je me lance :
Après nettoyage de l’ancien fourrage usé, je trouve dessous le limandage qui avait été fait pour protéger des morceaux métalliques dépassant. Il devrait faire l’affaire pour une nouvelle période, je n’y touche pas.
Pour chaque oeil d’environ 40 cm de longueur, j’ai eu besoin d’environ 3 brassées de bitord (longueur approx. de mon bras tendu).
Le bitord est tourné dans le sens contraire du filin à fourrer (si l’un ‘tourne’ dans un sens, l’autre est enroulé dans l’autre sens).
Le minaouet, dans lequel le bitord est passé, sert à bloquer et à souquer fortement les spires autour du filin, ou à reserrer efficacement un blocage. Attention quand même à ne pas trop forcer, j’ai réussi à casser le bitord de cette manière.
Dans ce cas, il faut faire un raccord lisse entre les deux extrémités, en les faisant se chevaucher mutuellement par des tours jointifs.
Une fois maitrisé, l’outil est très efficace : il permet d’appliquer une pression constante sur le bitord, de l’enrouler régulièrement, et d’appuyer sur les enroulements. Il peut aussi porter la bobine en cours, ce qui évite de s’emmêler en tournant.
Une fois le dernier tour effectué par dessus l’extrémité courante repassée dans les dernières boucles lâches puis reserrées, marteler les extrémités du bitord goudronné pour serrer encore les assemblages.